L'anglais et l'écriture non genrée
L'écriture inclusive semble se prêter à merveille à la langue française et aux expérimentations les plus folles. Cependant, cette écriture est aussi présente dans la langue anglaise. On parlera plutôt d'écriture genrée, les signes disgracieux de l'écriture inclusive - point milieu, tirets, parenthèses et autres étant peu utilisés en anglais. Il n'est pas question ici d'embrasser tous les aspects de cette écriture non genrée en anglais ; ne seront survolés que quelques aspects les plus marquants. Les liens donnés sur la page de garde renvoient à des analyses plus approfondies.
En anglais, la notion du masculin et du féminin ne se décline pas de la même façon qu'en français. Ceci qui a des conséquences sur les déterminants possessifs, qui ne prennent pas de marque de genre, et n’auront donc pas à être modifiés. En anglais, l’accord de genre n’existe pas ; on utilise "his" or "her", adjectif possessif, ou "him" or "her", pronom complément. Ceci ne pouvait convenir aux personnes qui ont décidé que leur "ressenti" était supérieur à leur état biologique de naissance. Les idéologues de l'inclusif sont intervenus et tentent d'imposer le pronom pluriel "their" ou "them", même quand on parle d'une seule personne.
Il suffit que celle-ci se sente "discriminée" par un déterminant qui ne lui correspond pas. On a là un bel exemple d'une modification de la langue pour le plaisir du ressenti de minorités; minorités qui ne représentent qu'un très faible pourcentage de la population. Cependant, ces quelques pronoms cité ici peuvent facilement faire consensus et être assimilés rapidement. Il en va de même pour "they", marque de neutralisation par excellence, qui est un bon marqueur de l'implantation du genre neutre en anglais. Il y a aussi le "you guys", qui s’adresse à des groupes d’hommes et de femmes, alors qu'en dehors de cette expression, guy est masculin. Si on reste à ces quelques pronoms, adopter cette façon d'écrire ne pose que peu de problèmes. Comme on le verra plus bas et sur les liens donnés, ces quelques exemples ne sont que la pointe de l'iceberg de l'écriture non genrée en anglais.
Les iels, touz et points milieux disgracieux du français inclusif ne sont pas présents dans l'écrit en anglais, et les exemples donnés plus haut ne représentent que quelques signes, presque indolores, de l'écriture genrée. Il ne faut cependant pas croire que l'écriture en anglais non genré est un fleuve tranquille. Les idéologues veillent. La liste de mots ou d'expressions proposées pour l'écriture non genrée en anglais est conséquente. Le lien donné ci-dessous est celui de la ville de Portland, aux États-Unis. Ce lien, parmi d'autres, permet de dresser la liste des mots "conseillés" ou considérés comme blessants.
Voici un autre exemple sidérant, relevé sur Pronoms inclusifs anglais Il s'agit de l'utilisation des pronoms Ze et Hir.
“Ze is a writer and wrote that book hirself. Those ideas are hirs. I like both hir and hir ideas.”
Veuillez noter que « ze » se prononce généralement avec un « e » long et que « hir » et ses formes se prononcent généralement comme le mot anglais « here ». Certaines personnes utilisent plutôt les pronoms « ze/zir » en raison de la prononciation et de l'orthographe plus cohérentes
Enfin, si vous voulez savoir à quelle sauce les idéologues de l'inclusif ont décidé de vous manger, allez faire un tour sur ce site "Inclusive writing guide" donné en annexe de cette page. Vous y trouverez ça :
Black and white: When referring to race, capitalize Black and lowercase white. Avoid the term “Caucasian.” Capitalizing Black reflects a shared identity and culture rather than a skin color alone.
Par contre, mettre une majuscule à White ne réflète pas une identitée et une culture partagées ?
Apprenez d'abord l'Anglais de base, avant l'inclusif
Comme on peut le constater sur les liens donnés, le nombre de mots ou expressions "déconseillées" est très conséquent, et peut perturber beaucoup de personnes en apprentissage de l'anglais. Si vous vous plongez dans les sites des Universités donnés en annexe de cette page, vous allez renoncer à apprendre l'anglais. Une écriture non genrée, et le langage parlé qui va avec, se doit de respecter toutes les sensibilités, souvent à fleur de peau, que vous allez rencontrer. Il vous faudra adapter votre langage, particulièrement les pronoms, à vos interlocuteurs. En attendant de parler comme un "native", vous pouvez enterrer certains mots.
Alors que l'inclusif est mis en avant afin de respecter les différentes sensibilités de genre, le respect de ses normes apporte une division considérable dans la société. Les natifs anglais ou américains, censés maîtriser leur propre langue, peuvent se divertir avec l'inclusion tout en pensant améliorer le sort des femmes. Cependant, qu'en est-il des centaines de millions de personnes qui, de par le monde, sont aux prises avec l'apprentissage de l'anglais ? En plus du prétérit, des verbes irréguliers, des modaux et d'une conversation fluide, devront-elles aussi se soucier d'utiliser des mots qui ne fâchent pas les minorités ? Tout en tenant compte des différences de culture, ce qui est blessant dans un pays ne l'étant pas forcément dans un autre. Tentez, à Londres ou à New York, d'entrer en contact avec un douanier, non seulement avec un accent approximatif, mais surtout avec des tournures de phrases peu connues. Maîtriser l'anglais n'est pas toujours chose facile pour les non natifs de cette langue, notamment à l'oral ; si l'apprenant doit en plus se soucier des susceptibilités et des sensibilités des unes et des autres, la chose va devenir infernale. À plus forte raison que la langue épicène n'est pas figée officiellement, elle dépend beaucoup des lubies des militants. Si vous êtes dans l'apprentissage de l'anglais, assimilez-en les bases, laissez tomber l'écriture non genrée ; il sera toujours temps, quand vous maîtriserez parfaitement la langue, de vous aventurer sur les chemins de l'inclusif et ainsi de vous donner l'illusion de défendre les femmes. Ou ajouter quelques points positifs dans votre dossier d'inscription à l'Université "gender-studies" que vous allez fréquenter.
L'apprentissage du Français pour les Anglo-Saxons
Les idéologues de l'écriture inclusive ont une vision égoïste de notre langue, ils ne pensent pas aux centaines de millions d'étrangers qui doivent l'apprendre. Le français est une langue réputée difficile, c'est reconnu mondialement. Introduire l'écriture inclusive dans les cours de français à destination des étrangers, c'est ajouter une difficulté considérable qui va en rebuter beaucoup. C'est aussi saboter une langue qui a une réputation de grande qualité littéraire. Quand on constate que les natifs ont des difficultés avec cette graphie, on devine sans peine le désarroi des étudiants étrangers. Il en va de même pour nos amis touristes de langue anglaise, déjà aux prises avec les difficultés de notre langue, écrite comme parlée. Allons-nous les guider avec des iel, touz ou autres fantaisies déjà difficilement compréhensibles par les natifs ?
L'italie interdit l'écriture inclusive
En Italie, le gouvernement souhaite défendre la langue italienne contre l'écriture inclusive. Giorgia Meloni vient officiellement d'interdire par décret les symboles neutres et non-binaires. Dans les écoles publiques, ce sera dorénavant garçon ou fille. Le ministre italien de l'Éducation a aussi interdit l'utilisation d'un langage non genré dans les écoles. Par ailleurs, sont aussi interdits dans les communications officielles les signes graphiques non en conformité avec la langue italienne. Preuve en est que l'écriture inclusive ou non genrée touche à l'âme des nations. La décision de l'utiliser dans les documents officiels ou dans l'enseignement ne peut être laissée à l'appréciation de militants.
Le décret de Giorgia Meloni
Il convient par conséquent d'être prudent dans l'apprentissage d'une langue étrangère et consulter les textes de loi relatifs à l'écriture inclusive ou non genrée du pays concerné. Ajouter à la difficulté d'apprentissage de la langue celle d'une nouvelle écriture est risqué. Une écriture qui non seulement ne durera peut-être pas, mais surtout peut être interdite dans le pays.
Le retour de bâton
L'année 2024 et le début de l'année 2025 nous a réservé quelques surprises. Comme on l'a vu, l'Italie a pris une mesure radicale contre l'écriture inclusive dans les documents officiels et l'enseignement. Aux États-Unis, de nombreuses entreprises font marche arrière au regard de leurs programmes DEI (Diversity Equity, Inclusion), qui englobent évidemment l'écriture inclusive. Les contraintes inhérentes à l'application de ces programmes, l'absence de résultats apportés par ces changements, parfois leurs méfaits, et la résistance qui commence à apparaître dans la population ont petit à petit eu raison de ces lubies. Leur rejet aura logiquement des conséquences sur l'écriture inclusive, l'un des fers de lance de cette inclusivité. Ce mouvement de repli était déjà perceptible sous le gouvernement de Joe Biden, mais il a pris une tout autre dimension sous Donald Trump.
Plus près de chez nous, la méthode Trump semble avoir fait des émules. On apprend en effet que le Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur a décidé de ne plus subventionner les structures qui ont adopté l’écriture inclusive dans leurs dossiers ou dans leur communication. Une première association culturelle, Kourtrajmé, vient de faire les frais de cette décision. La région PACA donne le choix à cette association, soit vous supprimez l'écriture inclusive de tous vos documents et la subvention revient, soit vous ne touchez plus rien de la région.